La Playlist du Supplément: Tawsen

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La Playlist du Supplément Enragé se penche aujourd’hui sur la carrière de Tawsen. Un article de Rhizlane Bouhssini

par Rhizlane Bouhssini

Né en Italie puis ayant vécu son adolescence en Belgique dans une famille marocaine, Tawsen propose une musique qui se caractérise principalement par sa diversité. Le nouveau visage de la scène musicale belge souvent décrit comme chanteur de Raï ou de Pop urbaine ne se cantonne en réalité pas à un style ou à des codes imposés par l’industrie de la musique. Riche de plusieurs cultures, on devine des notes maghrébines et hispaniques dans ses instrumentales, des références à la langue italienne dans ses textes eux-mêmes très influencés par le franc-parler belge.

Ses influences

Tawsen évoquait lors d’une interview pour generalpop son rapport complexe à la musique de par son enfance dans une famille religieuse. Reflet de son époque, il parle aussi du manque d’accès à la musique qui existait avant les plateformes de streaming par exemple. Il passe lui aussi par le téléchargement illégal très populaire à l’époque. Son adolescence est alors rythmée par tous styles de musique de la scène américaine passant du country au rap/RnB ou encore au rock. Il consomme la musique francophone sur mp3. Il cite pour Yard des artistes comme La Fouine, Kamelancien ou encore L’Artiste et d’autres rappeurs du top-charts.

tawsen ep rouge
Pochette de l’EP « Al Warda », 2019 (Source: Genius)

Au carrefour encore la francophonie, l’Italie, le Maghreb et la musique américaine, Tawsen s’imprègne de différents styles pour créer sa propre identité musicale. « Tawsen » est une combinaison du mot « taws »  qui signifie « paon » et « en » qui veut dire « dualité » en arabe. Ces deux termes sont le reflet de son art. Une mosaïque de sons, de sujets et de visuels très sophistiquée un peu à l’image de la queue d’un paon. Ses inspirations vont d’ailleurs au-delà de la sphère musicale, il raconte à Artistikrezo que le film « La Haine » de Mathieu Kassovitz a inspiré le clip « La Météo » qu’il a réalisé avec Yousra Dahry.

Les visuels des EP ou encore de ses flics sont très diversifiés mais n’en sont pas moins cohérents. Autrement dit, on remarque toujours l’emprunt à la culture marocaine comme dans son dernier clip « Keddaba » magnifiquement réalisé par le jeune producteur marocain Younes Jourrane, dans lequel Tawsen se met en scène dans des décors typiquement marocains. Ses pochettes sont aussi des clins d’œil – peut-être involontaires – au quartier populaire belge dont il est originaire comme pour son EP Al Mawja (la « vague » en arabe) où il est vêtu d’un survêtement fluorescent qui rappelle la mode des quartiers populaires dans les années 90/2000.

Je me trouve très chanceux d’être polyglotte, parler larabe, la darija ou litalien… Jai ce bagage, jaime en user

Le manque d’ego trip dans ses textes comme il le souligne son interview pour generalpop en dit beaucoup sur l’artiste et son rejet des codes. Tawsen demeure là où on ne l’attend pas. Bien que labellisé par certains comme un artiste raï, il déclare pour PAM que « [Son] seul contact avec cette musique, c’est quand [il va] au marché quand [il va] au Maroc. ». Cette culture, Tawsen l’a donc embrassé de sa propre volonté. Il raconte d’ailleurs plus loin dans l’interview avoir été inspiré par le chanteur berbère Mohamed Rouicha ou encore la diva Oum Kalthoum pour écrire son morceau « Ya Lili ».

La proposition artistique de Tawsen se caractérise par une sorte de storytelling dans chaque morceau comme relatant un quotidien souvent fantasmé. Entre tristesse, amour ou rupture, les sujets abordés par l’artiste sont presque toujours rattachés à son rapport avec les autres. Tawsen avoue néanmoins dans la même interview pour generalpop avoir écrit la plupart de ses textes sans avoir été en couple auparavant. Son goût pour le récit souvent imagé pourrait alors s’expliquer par son attrait envers les récits fantastiques tels qu’Harry Potter ou encore Hunger Games. Le morceau Anaconda illustre d’ailleurs assez bien ce style d’écriture imagé.

Son éclectisme dans les prods, les thèmes, les langues ainsi que les visuels fait partie d’une identité artistique complexe. Cela passe par la langue et il avoue d’ailleurs dans une interview pour artistkrezo se trouver « très chanceux d’être polyglotte ». Ainsi, ses inspirations sont sans réelles limites et nous ne sommes pas à l’abri de le voir produire d’autres types de musiques, il s’est essayé à l’afro avec « Come Closer » et s’inspire aussi de Stromae avec des morceaux comme « Sailor Moon » ou encore « Safe Salina ».

Ses dernières actualités

Pour conclure sa trilogie d’EP avec « Al Warda » et « Al Mawja », Tawsen nous présentait « Al Najma » le 22 janvier 2021. Similaire dans sa structure, l’EP se démarque par ses tons plus froids que les précédents qui avaient toujours des titres relativement dansant. Sa fibre raï demeure néanmoins présente dans la couleur de son dernier clip « Keddaba » disponible sur Youtube et disponible dans la tracklist. On y perçoit des codes du raï sentimental qu’il assume volontiers. Comme lorsqu’il reprend – sur une vidéo postée sur twitter – le titre « Partir loin » du 113 featuring Reda Taliani, figure du Raï des années 90-2000. La vidéo « Babor »  fait effet sur Twitter et les fans en demande plus. Dès lors, peut-on s’attendre à un nouveau single ?

Alors vous aussi, ajoutez Tawsen à votre playlist

Sources

 

 

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