Les Enquêtes du Supplément: Quand beauté rime avec danger

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Le business mirobolant du maquillage

« 500 millions d’euros, ce sont les ventes générées par Fenty Beauty, en une année complète d’existence », annonçait LVMH en février dernier. Lancée en 2017, la gamme de maquillage de la star Rihanna, en partenariat avec le groupe français, ne cesse de s’imposer sur le marché. De nombreuses personnalités se lancent dans cet univers plus que lucratif, à l’instar de Kylie Jenner, la soeur de Kim Kardashian. Déclarée par le magazine Forbes comme la plus jeune milliardaire au monde, celle-ci a lancé en 2015 sa ligne « Kylie Cosmetics ». Selon Forbes, en 2018 cette marque a engrangé environ 360 millions de dollars et sa société serait estimée à au moins 900 millions de dollars.

En plus de ces marques lancées par des stars, les grandes enseignes ne cessent d’user de stratégies pour séduire ses clients. Sephora, par exemple, organise plusieurs fois par an des soirées « Gold » à destinations de ses plus fidèles acheteurs. A la clé : animations et surtout de nombreuses réductions.

Entre maquillage et autres cosmétiques, les utilisateurs ne savent plus où en donner de la tête. Selon Cosmopolitan, en 2017 les françaises dépenseraient 2 482 euros par an en produit de beauté.

Pour autant, cette multitude de produits cache certains dangers pour la santé. Nombre sont les professionnels qui mettent en garde sur les composants de ces produits pouvant s’avérer nocifs.

Entre substances potentiellement cancérigènes ou neurotoxiques et perturbateurs endocriniens, les utilisateurs sont face à de nombreux risques. Premier danger : le octyl methoxycinnamate, un filtre anti-UV. On le trouve notamment dans certains fonds de teint, rouges à lèvres et vernis à ongles « Les recherches sur cet ingrédient ont démontré in vivo une perturbation des œstrogènes et de la fonction thyroïdienne » peut-on lire sur le site de l’association de consommateurs, l’UFC Que Choisir. Autre grand méchant : le cyclotetrasiloxane, un perturbateur endocriniens et toxique pour la reproduction. On peut par exemple le retrouver dans les crèmes pour le visage et fonds de teint.

Chouchous des français depuis peu, les cosmétiques coréens représentent également des dangers pour les utilisateurs. Le 23 juin dernier, dans une vidéo de Brut FR, Léa Assouline de Générations Cobayes a révélé des résultats obtenus par leur comité scientifique 

Dans ce masque pour les mains à la banane et ce masque pour le visage à la tomate, on a retrouvé un produit qui est un perturbateur endocrinien suspecté. C’est-à-dire qu’il vient perturber le système hormonal et provoquer plein de problèmes de santé liés aux hormones. C’est le phénoxyéthanol.

Les substances chimiques du vernis à ongles semi-permanent sont également dans la ligne de mire des professionnels.

Selon deux études sorties en 2013 et 2017 par Skin Cancer Foundation et l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation de l’Environnement et du Travail, ce vernis serait cancérogène. De même, la lampe à ampoules UV fluorescentes permettant au vernis semi-permanent de sécher, est mise en cause par The Skin Cancer Foundation. Le formaldéhyde qui joue un rôle de durcisseur, est, quant à lui, identifié depuis 2004 comme cancérigène par le Centre International de Recherche.

La liste de ces composants présents est encore longue, nombreuses sont les substances nocives pour notre santé se retrouvant dans nos produits.

Gare à la mode de la micropigmentation

Outre ces cosmétiques, depuis plusieurs années une nouvelle mode beauté fait son apparition : il s’agit de la micropigmentation. La micropigmentation des sourcils est une technique de maquillage semi-permanent très populaire puisqu’il n’y a plus besoin de se les maquiller chaque jour. Le procédé est le suivant : le professionnel injecte à l’aide d’une aiguille, à la surface de l’épiderme, des pigments colorants proches de la couleur naturelle du poil, permettant ainsi d’obtenir l’illusion d’un sourcil plus fourni et dessiné.

Mais les accidents ne sont pas rares et peuvent être dramatique pour ceux et celles qui se seraient laissé tenter. « J’ai été très déçue du résultat sur le long terme parce que ma couleur a viré au orange violet et que ça reste bien incrusté, ça ne part plus »  me déclare une cliente d’une grande enseigne.

Pauline a également eu de mauvaises surprises avec la micropigmentation.

En août 2016, je décide d’offrir un maquillage semi-permanent des sourcils. […] En juin 2018, je retourne à [nous ne dévoilerons pas le nom de l’enseigne] mécontente » .[…] Les sourcils sont vraiment roses / orangés, donc je demande des explications. La technicienne me propose alors d’appliquer un correcteur de pigment, à la place d’une retouche.  »Cela devrait atténuer les pigments orangés, rosés »  me dit-elle.

Suite à cet incident, elle « prend rendez-vous pour des séances de détatouage, très chères et très douloureuses. » Elle n’a, à ce jour, pas encore totalement retrouvé la couleur normale de ses sourcils.

 

Make up 2
Les sourcils de Pauline quelques mois après sa micropigmentation dans une grande enseigne

L’émergence d’applications pour  sélectionner les bons produits

 

Face à ces divers problèmes, des applications telles que Yuka, Clean beauty, INCI beauty ou encore QuelCosmetic ont émergées et permettent aux utilisateurs de connaître les composants de leurs produits.

Test avec les applications Yuka (capture de gauche) et QuelCosmetic (capture de droite)sur un blush

 

Make up 3

Grâce à ces applications, l’utilisateur peut ainsi mieux connaître ce qu’il met sur lui et s’orienter vers des cosmétiques moins nocifs.

Chloé Le Blay

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