Les féminicides: un fléau ignoré en France ?

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Au cours de l’année 2018, ce ne sont pas moins de 119 femmes qui sont mortes, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Malheureusement, les féminicides ne sont pas reconnus comme tels en France…

Des chiffres en hausse

Dans beaucoup de cas, ces meurtres ne rentrent pas dans la case du féminicide. Ils sont vus et très souvent jugés comme étant des crimes passionnels. Cela représente le manque d’intérêt pour ce fléau qui ne cesse d’augmenter d’année en année.
En 2018, ce sont presque 120 femmes qui ont été victimes de féminicide. Néanmoins, ce chiffre reste dérisoire, car il existe d’autres cas moins médiatisés. Cela veut donc dire qu’il y a de fortes probabilités que le nombre de féminicides en 2018 soit bien plus conséquent.

Beaucoup de ces femmes étaient victimes de violences conjugales, d’autres ne souhaitaient pas de relation avec leur meurtrier, tandis que d’autres étaient malades. Une partie de ces femmes a également été tuée sous les yeux de leur(s) enfant(s). Une banalité qui démontre l’importance de reconnaître le terme de « féminicide » dans les médias et aux yeux de la loi française.

« Féminicides »: Mot interdit ou terme incorrect ?

Ces meurtres restent peu représentés dans la presse, il est même très rare que le meurtrier soit défini comme tel. Dans les nombreux articles ressassant les féminicides, c’est le « drame familial » qui est favorisé ! Cela minimise le meurtre et blâme d’une manière indirecte la victime.
Le groupe Facebook « Féminicide par compagnons ou ex » lutte contre ces termes et le manque d’empathie envers la victime.

Très souvent, dans la presse locale, le meurtrier est reconnu comme étant une personne « qui a perdu le contrôle » ou « qui a craqué » : deux termes bien trop banalisant pour les atrocités commises. Le terme « féminicide » renforce l’acte et démontre que la femme est morte en raison de sa condition féminine. C’est l’utilisation de ce terme que revendiquent les diverses associations féministes luttant contre ce fléau.

Les principaux mobiles de ces féminicides sont les séparations, les disputes, la jalousie ainsi que la maladie. Cela démontre encore une fois que l’emprise de l’homme sur la femme est favorable à ces meurtres. Un homme qui n’accepte pas une séparation avec sa conjointe, apparaît comme étant capable de la tuer. Lorsque le mobile est la maladie, il reste primordial de souligner le fait que ces meurtres ne sont pas de geste d’amour ou même de désespoir. En aucun cas, ces hommes ont le droit d’exécuter leur compagne malade. Un homme n’a aucun pouvoir sur sa compagne : il ne doit pas décider pour elle.

Les questions qui demeurent sont : comment le traitement de ces féminicides peut-il évoluer et la loi va-t-elle un jour, reconnaître la nature de ces meurtres ? Pour cela, les associations féministes doivent continuer de faire entendre leur voix ! Dans une ère comme celle du mouvement #MeToo, il est impensable pour nous, les femmes, que ces meurtres ne soit pas reconnu comme ce qu’ils sont réellement. Le traitement médiatique doit lui aussi évoluer, c’est pour cela que de nombreux pure players et autres journaux nationaux doivent continuer de dénoncer les lacunes en vocabulaire de leurs confrères et consoeurs.

Justine Planque

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