L’extrême-droite à la conquête des pays nordiques ?

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Le paysage politique en Europe a beaucoup changé. À droite, cela ne concerne pas seulement l’extrême-droite, mais renvoie à une recomposition de l’ensemble des droites. Dans la quasi-totalité des pays européens, des forces politiques ont émergé se réclamant d’une « nouvelle droite », nationaliste, populiste, identitaire et xénophobe.” déclare le sociologue Alain Hayot dans les pages de l’Humanité. Longtemps présenté comme un exemple, le modèle scandinave semble peu à peu s’effacer au profit d’une montée de l’extrême-droite.

 

Une montée de l’extrême-droite dans les pays nordiques ?

Au Danemark, le parti d’extrême-droite Dansk Folkeparti est désormais la deuxième force du pays. Par ailleurs, le gouvernement danois a durci sa politique d’immigration au fil des années. La loi de 2016 stipulant que les demandeurs d’asile se verraient confisquer argent et biens de valeur pour financer leur séjour avait fait couler beaucoup d’encre. Face à cette décision, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies avait accusé le gouvernement danois de nourrir « la peur et la xénophobie« .

A Copenhague des échauffourées ont éclaté en avril dernier, en réaction à une manifestation organisée par Rasmus Paludan, fondateur du parti extrémiste Stram Kurs, opposé aux musulmans. Rasmus Paludan, souhaite, entre autres, interdire l’islam au Danemark ou encore annuler la citoyenneté pour les immigrants non occidentaux. Le fondateur du parti radical a d’ailleurs été accusé d’avoir jeté un Coran dans les airs, rapporte le média norvégien NRK.

Un officier de police danois lors de la manifestation dans le district de Norrebro à Copenhague (Danemark).

En Suède, le parti politique d’extrême-droite nationaliste et anti-immigration, Les Démocrates de Suède, a obtenu près de 18 %, aux législatives en septembre 2018.

Ce score confirme la progression du parti, observée par les instituts de sondage depuis 2010,  et l’entrée au Parlement de vingt acteurs du parti. Hostile aux musulmans, Jimmie Akesson, le chef du parti, avait déclaré en 2009 qu’ils étaient « la plus grande menace étrangère depuis la Seconde Guerre mondiale ».

La correspondante du Monde dans les pays nordiques, Anne-Françoise Hivert, s’était d’ailleurs exprimée sur le sujet en septembre dernier lors d’une analyse des élections suédoises.

“En Suède, l’extrême-droite n’a pas les mêmes racines que dans les pays voisins. Les Démocrates de Suède ont été créés par d’anciens nazis. Ils ont longtemps attiré des sympathisants néonazis. Ils ont encore des sympathisants qui ont des contacts avec la mouvance néonazie en Suède. Ce n’est pas le cas dans les autres pays.”

“Jusqu’en 2015, certaines choses ne se disaient pas, au risque d’être taxé de « raciste ». Par exemple, poser la question de l’impact de l’accueil des réfugiés sur le système social suédois.[…] Le débat s’est radicalement transformé à partir de 2015, quand les partis traditionnels se sont mis à reprendre certaines formulations des SD, à parler de quotas, à lier l’arrivée des réfugiés à la criminalité “

Anne-Françoise Hivert

Une gauche qui faiblit

En Finlande, les sociaux-démocrates, ont remporté en avril dernier une très courte victoire sur le parti des Vrais Finlandais (extrême-droite) aux élections législatives. Avec 0,2 point d’écart, les deux rivaux semblent plus proches que jamais.

Quant à l’Autriche, la situation est mitigée. Suite à la victoire du conservateur Sebastian Kurz aux législatives de 2017, le président écologiste, Alexander Van der Bellen, a vu l’arrivée au pouvoir d’une coalition formée par la droite et l’extrême droite. Celui qui invitait à se méfier des « vieux nationalismes » est désormais relégué au second plan.

Chloé Le Blay
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