Les Enquêtes du Supplément: l’avenir des « lionceaux du Califat »

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Une nouvelle enquête du Supplément Enragé, du 5 Décembre 2020, de notre nouvelle journaliste Camille Leveillé, sur les « lionceaux du Califat », ces enfants enrôles dans le djihadisme.

par Camille Leveillé

Depuis la perte de la totalité de ses territoires, la majorité des soldats ou des soutiens de Daesh ont été enfermés dans des camps en Irak ou en Syrie. Parmi eux, de nombreux enfants ayant servi le groupe après avoir été enrôlés ou des enfants de djihadistes. Daesh avait, dans sa stratégie combative, réservé une place particulière aux enfants.

En effet, comme d’autres groupes terroristes avant lui, Daesh a utilisé des enfants afin d’accomplir diverses tâches. Le camp d’Al Farouk en Syrie était notamment le camp d’entrainement des enfants-soldats djihadistes1. Tous ces enfants suivaient un entrainement militaire couplé à un enseignement religieux. Certains n’étant pas musulmans2, cet endoctrinement avait pour objectif de les convertir à la religion musulmane. La majorité de ces enfants vivent désormais dans des camps de civils syriens ou irakiens et un problème se pose : celui de leur réinsertion et de leur suivi psychologique. Après un endoctrinement, il est impératif de déconstruire les propos tenus par les initiateurs, sinon ceux-ci formeront l’unique vérité existante pour l’enfant influencé. De plus, il est nécessaire d’encadrer ces « lionceaux du Califat ». Ils ont souvent été laissés à l’abandon après la perte des territoires par Daesh.

La résilience comme solutions au phénomène des « lionceaux »

Par exemple, après la libération de Mossoul, 17 000 enfants vivaient dans la rue3. Ils étaient alors des cibles privilégiées pour les recruteurs de Daech notamment si l’on prend en compte que de nombreux djihadistes ont rejoint les rangs de Daesh après avoir été abandonnés dans les rues en 20034.

La résilience pourrait être l’un des moyens pour éviter que ces enfants ne sombrent dans la violence. L’Organisation Non Gouvernementale Elise Care a notamment lancé des projets de réinsertion mais également la construction de centres psychologiques pour aider ces enfants et les accompagner dans leur vie future. Ces associations n’ont aujourd’hui pas assez de moyens financiers et humains pour aider tous les enfants victimes d’endoctrinement par Daesh.

Un avenir incertain

En somme, l’avenir des « lionceaux du Califat » reste incertain. Des initiatives ont été mises en place par des ONG mais elles ne seront peut-être pas suffisantes pour éviter que ces enfants ne tombent dans la violence une fois arrivés à l’âge adulte.

Capture d’écran d’une vidéo de propagande tournée au camp d’entrainement Al Farouk en Syrie (source)

Notes

1Allan Kaval, « Avec des enfants-soldats sauvés des griffes de l’EI », Le Monde, 03/04/2017.

2Une partie des enfants endoctrinés dans les rangs de Daech font partie de la communauté yézidis. Les garçons ont été enlevés à leur parents afin d’en faire des soldats.

3Elise Boghossian, « Ces enfants-soldats enrôlés par Daech appelés « bombes à retardement », je les ai rencontrés », Huffington Post, 17/08/2019.

4Après la guerre contre Al Qaïda.

 

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