Le Pape François nous était apparu, lors de son arrivée à la tête du clergé en 2013, un humaniste, progressiste. Un brésilien ayant connu la pauvreté, mille métiers, donnés de son temps aux plus démunis. C’est aujourd’hui un pape conservateur qui nous apparaît.
Un espoir déçu
Nombre de chrétiens parmi les plus modernes (les homosexuels notamment, que l’église a toujours opprimé), y avaient cru. Le Pape Françoisavait suscité l’espoir pour des millions de croyants.
Depuis deux ans, le Pape multiplie pourtant les déceptions, sur l’orientation sexuelle, pour reprendre le premier exemple cité, mais également, et ce fut le cas cette semaine encore, à propos du thème très controversé au sein de la chrétienté de l’avortement.
Les propos du Pape François
Cette semaine, lors d’une déclaration publique, le Pape François a réaffirmé sa farouche opposition à l’interruption volontaire de grossesse.
Ce n’est pas juste de se débarrasser d’un être
humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème.
Une position qu’il avait déjà développé par le passé.
Le tueur à gages de la chrétienté
L’engouement autour du Pape François, présenté comme un humaniste lors de son accession à la plus haute instance de la chrétienté, s’est vite effacé.
Depuis 2014, il multiplie, sur divers sujets, politiques, diplomatiques, sociétaux et religieux bien évidemment (quoi que ces trois premiers critères soient historiquement corrélés au dernier) des phrases aux intonations virulentes, parfois à raison.
Selon Bernard Lecomte, spécialiste de la religion et invité sur Europe 1 à s’exprimer, parmi divers autres spécialistes, chez Wendy Bouchard, cette dialectique serait propre à la violence des sociétés d’Amérique Latine :
Ce pape vient de la banlieue de Buenos Aires, il est habitué à parler comme ça. Quand il emploie ce type de paraboles, on voit bien qu’elles viennent de pays où il y a de la violence.
L’argument de Bernard Lecomte n’est pas à prendre à la légère. Dans ces pays où le crime organisé, la violence et les tueurs à gages sont légions.
Le Pape doit-il se taire ?
Bien sûr, le Vatican a durant des siècles influé sur les politiques européennes et occidentales, et malgré l’élan d’indépendance des états-nations sur le clergé à nos époques contemporaines (même si peu de pays peuvent se targuer d’avoir adopté un modèle laïc tel que la France), il continue de le faire, et pèse encore sur les opinions des croyants.
Quoi qu’il en soit, il apparaît encore incompatible pour les religions de s’avérer progressiste. Chacun a beau être libre, de par sa croyance ou sa pensée propre, d’exprimer les opinions qu’il souhaite, mais à l’image de toutes les problématiques actuelles (racisme vs antiracisme, féministes vs antiféministes…), il est dommage de constater que la nuance n’a plus l’air d’exister nulle part. Il vaudrait peut-être ainsi mieux pour le Pape de ne pas se commettre dans des comparaisons aussi provocatrices, d’exprimer sa désapprobation quant à l’avortement en argumentant de manière sereine et pondérée. Et s’il n’en est pas capable, de fermer sa gueule.
Live A. Jéjé
More Stories
PoV | Le recap de la semaine – Retraites: le challenge de la honte
PoV: Cinéma – Astérix & Obélix: L’Empire du Milieu (critique)
PoV – Politique: Incident raciste à l’Assemblée ?