Le Supplément Enragé se penche sur les critiques émises par le public comme certains analystes médias suite à la diffusion d’un reportage dans l’hebdomadaire Sept à Huit sur TF1, soupçonné d’avoir voulu décrédibiliser la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement français.
par Live A. Jéjé
Suite à la diffusion d’un reportage dans l’hebdomadaire Sept à Huit, présenté par Harry Roselmack, mettant en exergue la gestion de la crise sanitaire par Israël, sous-entendant qu’elle aurait été plus efficace que la stratégie adoptée par Emmanuel Macron, des voix se sont élevées pour protester devant l’attitude de la première chaîne d’Europe, à quelques jours d’une éventuelle annonce d’un nouveau confinement généralisé par le président de la République, accusant le programme de participer à un climat de division et de défiance vis-à-vis du gouvernement alors que nombre de français expriment leur désaveu face à la manière dont ce dernier tente d’endiguer l’épidémie de la COVID-19.
Certes, devant les hésitations de l’exécutif et certaines déclarations contradictoires, le risque d’accentuer la défiance des citoyens envers le gouvernement que représente la diffusion d’un reportage de la sorte au sein d’un des magasines les plus regardés du paysage audiovisuel français est réel. Mais de tels reproches adressés à TF1 peuvent étonner.
Depuis de nombreuses années, l’une des critiques les plus courantes émises contre la première chaîne réside dans sa présumée propension à faire preuve d’une complaisance qui s’avérerait dérangeante dans une démocratie comme la France, envers les pouvoirs exécutifs qui se succèdent, élections après élections. Un reproche qui a toujours souffert d’une réponse amère, et sans ambages : étant une chaîne privée, TF1 est libre d’adopter la ligne éditoriale qu’elle souhaite, ce qui serait beaucoup plus dérangeant si l’une des chaînes du service public, à savoir, financée par les contribuables, se mettait à faire preuve d’un parti-pris en faveur des orientations politiques prises par le gouvernement, en concertation avec l’Elysée.
Il est ainsi contradictoire – bien que caractéristique d’un des clichés adressé de par le monde au peuple français, qui résiderait dans son insatisfaction perpétuelle, trouvant toujours quelque chose à redire à une situation, et son contraire – d’émettre des réserves quant à la diffusion d’un reportage n’étant guère obséquieux envers le pouvoir en place par une chaîne caricaturée depuis des décennies de servir la soupe à ce dernier, quand bien-même les exemples de « coups de gueule » et autres petites saillies critiques à l’égard des politiques gouvernementales, de quelque idéologie qu’elles s’inspirent, n’ont jamais manqué, soit-ce par le biais de journalistes tels que Jean-Pierre Pernaut (et les punchlines récurrentes avec lesquels il concluait les différents magnétos de son JT de 13 heures), Patrick Poivre d’Arvor, qui n’avait pas hésité à reprocher à Nicolas Sarkozy une attitude de « petit garçon », Yves Mourousi (qui finirait par être renvoyé par la chaîne) ou les commentaires acides et les débats houleux, que l’on retrouvait sur les plateaux de l’ère Dechavanne du début des années 1990.
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