Affaire De Rugy: le nouveau feuilleton de l’été

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Une nouvelle enquête signée Chloé Le Blay sur l’affaire opposant François De Rugy à Mediapart.

« Rugy paie l’addition » titre Le Parisien. Accusé par le site d’information indépendant Mediapart de dépenses injustifiées et excessives, François de Rugy, ministre  de l’Écologie  du Développement durable et de l’Énergie, a démissionné le 16 juillet dernier. L’ex-ministre n’est pour autant pas le seul à monter sur l’échafaud. Le site d’information est également dans la ligne de mire de l’opinion publique après ces révélations. Entre ceux qui incriminent Mediapart de vouloir “contester tous les pouvoirs” (Christophe Barbier sur BFMTV), ceux qui au contraire défendent le travail des journalistes, et ceux qui pointent du doigt les agissements de François de Rugy, l’actualité laisse place à un petit champ de bataille.

Les faits reprochés à François de Rugy

“L’ancien président de l’Assemblée nationale et actuel ministre d’État, @FdeRugy et sa femme ont multiplié, entre 2017 et 2018, aux frais de la République, de somptueuses agapes entre amis dignes de grands dîners d’État.” tweet Mediapart le 10 juillet dernier.

Dans un article intitulé « La vie de château sur fonds publics des époux de Rugy » le site révèle les coûteux dîners organisés par le principal intéressé et son épouse. Cette révélation est la première d’une longue série pour celui qui clame « nous n’avons rien à nous reprocher ». François de Rugy affirme que les personnes invitées « ne sont pas des amis » et que « cela faisait partie de [son] travail ».

Alors que les accusations sur ces dîners fastueux font grand bruit, Mediapart sonne à nouveau le tocsin. Le site révèle que la directrice de cabinet de François de Rugy, Nicole Klein, avait bénéficié d’un logement social pendant plusieurs années à Paris sans l’occuper. C’est une situation « légale », se défend-elle, justifiant « c’était ma résidence principale ». Elle assure qu’elle y revenait régulièrement le week-end et qu’elle comptait changer de logement. Si elle ne l’a pas fait, c’est par « manque de temps ».

Mais ce tourbillons de révélations n’est pas terminé. L’ex-ministre est à nouveau épinglé, cette fois pour les coûteuses rénovations de son appartement de fonction. Mediapart déclare que François de Rugy (toujours ministre au moment des révélations) a fait réaliser plus de 63 000 euros de travaux. D’après les informations du site, il s’agit de travaux « de confort« . L’ancien ministre réplique via un post Facebook :

Les services en charge de la gestion des bâtiments du ministère ont fait le constat partagé de la nécessité d’effectuer des travaux de rénovation dans l’appartement de fonction du ministère, qualifié, je cite, de « vétuste ».

Mediapart accuse également François de Rugy d’occuper un « logement à vocation sociale ». Cet appartement relèverait du dispositif « Scellier intermédiaire ». Le principe est simple : “il permettait à une personne d’acheter un logement et de bénéficier d’une réduction d’impôts sur ses revenus en s’engageant à le louer pendant une période pouvant aller de 9, 12 ou 15 ans” explique Le Journal du Dimanche. L’ex-ministre déclare pourtant:

Lorsque j’ai loué cet appartement, on ne m’a jamais communiqué une telle information.

Affaire François de Rugy épisode 5. Cette fois, le média d’information l’accuse d’avoir utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en 2013 et 2014. Il est accusé d’avoir versé dans les caisses de son parti 9 200 euros au total. Or, « l’IRFM […] n’avait pas vocation à être utilisée pour financer un parti politique”.

Des agissements lourds de conséquences

Suite aux révélations sur sa possession d’un logement social inoccupé, Nicole Klein, directrice de cabinet de François de Rugy, démissionne à la demande de ce dernier. Elle l’accuse par la suite d’avoir « voulu sauver sa tête en offrant la [s]ienne », dans un entretien à Ouest-France.

Si François de Rugy pouvait à priori rester au sein du gouvernement, il donnera sa démission quelques jours après les accusations le concernant. Celui qui admet une erreur « payée au prix le plus élevé et le plus cruel » cède sa place à Elisabeth Borne qui cumule désormais ministère de la Transition écologique, et conserve son portefeuille de ministre des Transports.

Mediapart dans le viseur

Depuis sa création en 2008, Mediapart a réussi à épingler de nombreuses personnalités publiques et politiques, dont des membres du gouvernement. Ses dernières révélations en date concernant François de Rugy, lui valent aussi bien louanges que critiques.

Mardi 16 juillet fut notamment le spectacle d’une interview presque surréaliste. L’un des journalistes de Mediapart  fut violemment interpellé par Pascal Jalabert, rédacteur en chef des pages d’informations générales des quotidiens régionaux du groupe Ebra. « Est-ce que vous pouvez nous révéler les personnes (…) qui vous ont envoyé les photos des homards et des bouteilles, et nous dire qui à EELV vous a envoyé les cotisations pour que les lecteurs sachent, que ce soit transparent. » insiste Pascal Jalabert sur le plateau de LCI, ajoutant : « On les donnera, nous, les noms si on les a, et on va les avoir« .

Le journaliste de Mediapart a alors répondu « Le secret des sources c’est la base du journalisme, on protège les gens qui mettent en danger leur vie pour nous informer« .

Dans cette séquence intitulée « Mediapart en voulait-il à De Rugy ? », le site a été accusé de « culture de la délation » par Louis de Raguenel, journaliste de Valeurs Actuelles. Ce à quoi le journaliste de Mediapart, Michael Hajdenberg, répondit  « Il n’y a pas de culture de la délation il y a une culture de l’information » 

Certains éditorialistes politique de BFMTV ne furent également pas tendre avec le site d’information, comme le montre ces déclarations relevées par David Perrotin, journaliste chez Loopsider.

 

Face aux critiques émanant de part et d’autre, Edwy Plenel, président et co-fondateur de Mediapart, a déclaré sur RTL :

 


Capture d’écran appartenant à @brevesdepresse sur Twitter.

Dans un rapport rendu le 23 juillet, l’enquête menée par l’Assemblée nationale a estimé que François de Rugy n’avait commis “ aucune irrégularité “ en organisant ces fameux dîners, épinglant tout de même trois d’entre eux. Concernant les travaux effectués dans le logement de fonction, le rapport du secrétariat général du gouvernement souligne que le « relatif état d’usure des revêtements dans certaines pièces pouvait justifier la réalisation des travaux”

Entre révélations, partisans et détracteurs de Mediapart, l’actualité de cet été peut nous réserver encore quelques rebondissements. Selon Fabrice Arfi, journaliste du site d’information : Mediapart n’a fait que son travail et continuera de le faire”  

 

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