25 films à voir (tous ou quelques-uns) avant la fin du confinement

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par Live A. Jéjé

Alors que le « retour à la vie normale » semble se profiler, et que beaucoup, moi le premier, se rendent compte que le temps passé à tourner comme des lions en cage dans nos chez nous durant deux mois ne nous ont pas suffisamment permis de découvrir ou redécouvrir livres et films que l’on s’était juré de lire ou de voir au moins dans sa vie, on peut profiter des derniers jours de confinement pour rattraper a minima notre retard. Ceci n’est pas un classement, je n’ai pas voulu faire un « Top 25« , parce que cela serait très difficile, dire lesquels j’aime le plus. On pourra certes remarquer avec étonnement l’absence de certains films de cinéastes cultes (des chefs d’œuvre de Kubrick, Godard, Hitchcock, Resnais, Allen, Melville, Chabrol, Scorsese, Kurosawa, Fellini, Bergman, Truffaut, Pialat et j’en passe) et bien que j’affectionne leurs œuvres, je préfère ici parler de 25 longs-métrages, de tous horizons différents (comédie, aventure, romance, policier, drame, films historiques), n’ayant pas « vieilli » à l’œil (« Le Guépard » de Visconti, malgré sa Palme d’Or et sa somptuosité de l’époque, est devenu ennuyeux à mourir à regarder) et qui tentent de rassembler tous les publics. 25 films qui m’ont marqué dans ma construction culturelle, dont certains sont clairement sous-estimés et snobés par l’élitisme à cause de leurs genres.  

Alors, allons-y, du plus récent au plus ancien.

Les 25 films à voir

Détroit de Kathryn Bigelow (2017)

25 films Détroit 2017

Un coup de poing dans le ventre…Après l’Irak, la capture de Ben Laden, Kathryn Bigelow (seule femme à avoir reçu un Oscar de la meilleure réalisation en 2010 avec Démineurs, en 90 années d’existence de l’académie) s’attaque à la ségrégation et aux tristement célèbres émeutes ayant secoué Détroit à la fin des années 1960. Inspiré de faits réels, cette œuvre dramatique au possible est tout simplement grandiose de maîtrise. Le récit d’une nuit qui tourne au drame et montre toute l’étendue de l’horreur que cause la haine de l’autre, pour sa « race », sa couleur ou ses origines.

Au-revoir là-haut d’Albert Dupontel (2017)

25 films au revoir là-haut (2017)

Dupontel a signé là sa grande œuvre historique. Adapté d’un prix Goncourt du même nom, le cinéaste nous plonge dans un univers d’après-guerre où se côtoient vengeance, renaissance, fantaisie, bourgeoisie dans une mise en scène jouissive. Le spectateur est envahi durant deux heures de costumes, de masques et de décors sublimes. 

Juste la fin du monde de Xavier Dolan (2016)

25 films juste la fin du monde de Xavier Dolan

Du haut de ses trente ans, Dolan est un véritable touche-à-tout, un surdoué du 7e art et nous présente la réunion d’une famille, qui n’a jamais su communiquer, où chaque mot est imprégné de tension. Pour sublimer le tout, une photographie incroyable de méticulosité.

Le Passé d’Asghar Farhadi (2013)

25 films le passé 2013

Quel est le poids du passé dans une vie, et plus particulièrement dans celle d’une femme qui a toujours voulu demeurer libre, avec le lot de comportements que l’on peut lui trouver égoïstes qu’une telle décision comporte ? Un film minimaliste et étonnant, dont l’on ressort pensif.

Amour de Michael Haneke (2012)

25 films Amour 2012

Deuxième Palme d’Or pour Haneke, Amour avait tout pour plaire : trois légendes du cinéma français, dont un Jean-Louis Trintignant (enfin césarisé après 4 précédentes nominations) qui faisait son retour au cinéma après dix ans d’absence et une Emmanuelle Riva oubliée du grand public pendant plus de 40 ans (qui gagnera un César et un Bafta de la meilleure actrice mais ratera de peu l’Oscar), un scénario universel et plus que jamais d’actualité, avec un climax que l’on sent indubitablement venir, et la froideur, souvent vicieuse, d’Haneke. Film à ne pas voir si le moral est au plus bas.

Polisse de Maïwenn (2011)

25 films Polisse 2011

Le film avait marqué tous les esprits à sa sortie…Une distribution chorale avec en tête de gondole trois interprétations à fleur de peau (Karin Viard, Marina Foïs, Joeystarr), quelques guest-stars qui ne polluent finalement pas trop l’intrigue, et un souci de réalisme poussé à son paroxysme, jusqu’à la dernière seconde, qui nous offre une conclusion aussi inattendue et choquante que logique.

Inglourious Basterds de Quentin Tarantino (2009)

25 films Inglourious Basterds (2009)

Je ne suis pas, contrairement à beaucoup de gens, un fan inconditionnel de Tarantino. Je trouve même qu’il n’a réussi que très peu de ses films. Que son goût pour les effusions de sang et les parodies de western sont des artifices si assumés qu’ils tombent dans la facilité. Mais l’on est ici obligé d’avouer qu’il maîtrise parfaitement son œuvre et ses acteurs (Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Kruger et surtout, l’impressionnant Christoph Waltz en SS calculateur et sans pitié). Avec une réécriture de l’histoire devant laquelle l’on exulte.

La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld (2009)

25 films La journée de la jupe (2009)

Après plusieurs années d’absence sur le grand écran, l’actrice déjà 4 fois césarisée, et 2 fois nommée aux Oscars, revient ici dans un huis-clos qui en dit long sur la situation des professeurs et des élèves dans nos établissements les plus sensibles. L’actrice est époustouflante, dès la première réplique, de justesse et le huis-clos qui prend place ne laisse hélas guère de chance que le film se termine sur un Happy End. Et un cinquième César de la meilleure actrice, bien mérité.

Gran Torino de Clint Eastwood (2009)

25 films Gran Torino (1959)

Plus il vieillit, plus Clint Eastwood est prolifique, surprenant. Si les films qu’il réalisera après celui-ci (Invictus, Au-delà, American Sniper, Sully) auront des défauts majeurs, Gran Torino est une sorte de conclusion à la carrière d’acteur (qui continue tout de même parce que la mort ne semble vouloir le prendre) de Clint Eastwood, qui a su si bien mêler les problématiques du veuvage, de la maladie, du racisme et des gangs américains.

La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche (2007)

25 films La Graine et le Mulet (2007)

Bien avant les facilités de La Vie d’Adèle et Mektoub by love, Kechiche était un immense réalisateur. La Graine et le Mulet en est tout bonnement la preuve, dans ce qu’elle a de plus parfaite, avec une Hafsia Herzi envoûtante.

Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde de Gore Verbinski (2007)

25 films pirates des caraîbes jusqu'au bout du monde (2007)

Surpris de trouver le 3e film d’une franchise populaire et aventurière de Disney dans une liste de meilleurs films ? Et bien, vous avez le même mépris dont souffre l’élite, qui rechigne à considérer l’hypothèse que des blockbusters peuvent être des immenses films. Ce volet, certes moins réussi techniquement parlant que celui qui l’a précédé, « Le Secret du coffre maudit », qui nous avait offert un festival d’images parfaitement soignées, reste tout simplement le meilleur. Pour avoir su si bien créer une ambiance de western pour un film de pirates. Chaque personnage principal a un but, un compte à régler avec tous les autres, et s’ils sont obligés de s’allier, de se trahir, ils savent qu’ils n’auront de choix que de s’unir pour s’en sortir. Avec un duo Johnny Depp (Sparrow) & Geoffrey Rush (Barbossa) irrésistible.

Huit femmes de François Ozon (2002)

25 films Huit Femmes (2002)

Certes, c’est plus du théâtre filmé que du cinéma. Certes, l’histoire souffre de clichés et de processus scénaristiques mille fois usités. Mais la réunion de la première star du cinéma français, Danielle Darrieux, face à quatre des meilleures actrices françaises de la seconde partie du XXe siècle (Deneuve, Huppert, Ardant, Béart) et d’espoirs prometteurs, sans oublier une Firmine Richard touchante à souhait, fonctionne. Et le plaisir pris à voir ces femmes, qui doivent se supporter au quotidien, se déchirer entre elles et s’accuser du meurtre du maître de maison est jouissif. Sans compter sur l’intelligence François Ozon, qui n’a pas voulu que reprendre des profils de suspects classiques (la femme, la fille, la belle-sœur secrètement amoureuse, la belle-mère avare, la femme de chambre maîtresse), mais a su dresser pour chaque personnage un portrait des différents types de femmes dans une France pré-années 1970, bourgeoise et conservatrice.

La Cité de Dieu de Fernando Meirelles (2002)

25 films La Cité de Dieu (2002)

Comment résumer La Cité de Dieu en quelques phrases ? Une fresque enfantine puis adolescente dans le Brésil délinquant et meurtrier des années 1950-70 et des favelas ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que nous avons affaire à une leçon de cinéma, sanglante à souhait mais pas voyeuriste pour deux sous.

 Les Enfants du Marais de Jean Becker (1999)

25 films les enfants du marais 1999

Becker fils aime nous parler de la ruralité, de ces petites gens qui se débrouillent comme ils le peuvent. Ce qui nous apparaît être au début du film un petit bijou qui nous offre une plongée dans la province, mi-paysanne, mi-bourgeoise, du début du XXe siècle se termine avec l’assurance d’avoir eu affaire à un chef d’œuvre de nostalgie. Un « beau film » par excellence, servis par une distribution parfaite (Villeret, Gamblin, Serrault, Dussollier en quatuor de tête).

Titanic de James Cameron (1997)

25 films titanic 1997

Il ne sert à rien de s’y attarder. Titanic est LE véritable chef d’œuvre historique de la fin du XXe siècle. Et le travail acharné de James Cameron pour que son film, condamné par la critique alors même qu’il n’était pas tourné, refusé par les boites de production qui ne souhaitaient prendre le risque, fut colossal, qui plus est porté par deux espoirs de l’époque, Kate Winslet & Leonardo DiCaprio, qui en plus de devenir deux acteurs de légende, un duo qui le temps de ce blockbuster inattendu, puis dans « Les Noces Rebelles » onze années plus tard, ont formé 2 couples à l’alchimie incroyable.

La Cité de la peur d’Alain Berbérian (1994)

25 films La Cité de la peur 1994

Le film « culte » par excellence. L’aboutissement pour Les Nuls des années de succès sur Canal + chaque soir. Avec leurs différents niveaux d’humour (de l’intellectuel au plus vulgaire), il y en a pour tous les goûts. Un film sur le cinéma, l’amitié, l’absurdité, dont on ne se lasse jamais de regarder. Un film qui n’a d’ailleurs pas eu peur de ses ambitions, tant certaines scènes (la course-poursuite sur la digue de Cannes, la montée des marches, la Carioca) paraissent toutes droites sorties de blockbusters hollywoodiens. Cette parodie de thriller sur le festival de Cannes est un festival d’éclats de rire et bonne humeur.   

Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré (1982)

25 films Le Père Noël est une ordure 1981

L’adaptation de la pièce de théâtre qui avait tant fait rire les français. L’exercice était périlleux : dans un contexte politique où une France à peine sortie des trente glorieuses, commençait de nouveau à souffrir du chômage, de la précarité, une France qui avait élue l’année précédente, pensant améliorer son sort le première président socialiste de la Ve République, se moquer des pauvres gens, et de ceux qui les aide, et pire encore, montrer ce qu’ils ont de plus impitoyable et cruel en eux ne passait pas. Si bien que même la RATP ne voulait pas promouvoir ce film écrit par ces « fous furieux » du Splendid, provocateurs à souhait. Un film sans ambition mais qui sera même classé par de grandes rédactions spécialistes du cinéma d’auteur et généralement méprisants envers le populaire, parmi les trente meilleurs films français de tous les temps, pour ce que cette satire a dit de la société française. Les bons samaritains, classes moyennes catholiques, qui donnent de leur temps sans compter pour aider les « cas sociaux » (ici le père Noël ivrogne et violent avec sa femme enceinte, le travelo dépressif qui se complaît dans sa position de marginal, le travailleur immigré roumain en recherche d’attention) montrent ce qu’il se cache sous le masque de la bienveillance, et lesdits « cas sociaux » ne sont pas en reste, n’ayant pas la moindre notion de moralité ni de solidarité les uns envers les autres. Cynique à souhait.

 Garde à vue de Claude Miller (1981)

25 films Garde à vue 1981

D’une certaine façon, Garde à vue pourrait être, avec quelques autres films de l’époque dont « Dupont Lajoie » d’Yves Boisset, le penchant dramatique du Père Noêl est une ordure. Que se cache-t-il vraiment dans la vie de ce notaire de province, si bourgeois et désenchanté, soupçonné du viol et du meurtre de deux petites filles ? Garde à vue est une leçon de cinéma, tant pour sa réalisation (la façon dont la lumière et le montage contribuent au sentiment de malaise qui ne cesse d’enfler de façon progressive), que ses acteurs (un Michel Serrault au sommet de son art face à une légende du cinéma, Lino Ventura, vieillissant mais toujours aussi charismatique, et une Romy Schneider, dont c’est l’avant-dernier film, au crépuscule de ses jours, tant pour elle que le personnage qu’elle incarne), que ses dialogues (un Michel Audiard dans un registre cynique, tragique dénotant d’avec ce pourquoi il était connu) et enfin que son scénario, simple mais redoutablement efficace : « Le suspect est-il coupable ou non ? ». Claude Miller nous prouve que le cinéma se contenter d’un seul décor et de bons comédiens, rien de plus, pour faire naître un chef d’œuvre.

Buffet froid de Bertrand Blier (1979)

25 films Buffet froid 1979

Un monument d’absurdité et d’humour noir que tient sur les épaules avec maestria le trio Carmet / Depardieu / Blier dans les rôles respectifs du tueur, du mari de la tuée et du commissaire de police, pour une aventure nocturne dans les immeubles à peine construits mais fantômes de La Défense, illustrant les incompréhensions de citoyens lambdas face à la société de consommation, qui n’en finit pas de se moderniser et ne finira pas dans les décennies qui suivront (jusqu’à ce que ces citoyens se retrouvent égarés, sans savoir quoi faire dans ce monde changeant, sans se retrouver dans les perspectives qu’elle offre).

Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet (1974)

25 films Vincent François Paul et les autres 1974

Claude Sautet a, quasiment toute sa carrière de cinéaste, cherché à sonder le malheur et les interactions de ces gens du quotidien, bourgeois, classes moyennes, populaires, qui se rencontrent, échangent, souffrent parfois main dans la main. Vincent, François, Paul et les autres en est l’opus le plus flagrant de la filmographie du metteur en scène : alors que la France est aux prises avec le premier choc pétrolier, que pour la première fois depuis bien des années, le travail ne se trouve plus en traversant la rue, que la libération de la femme est en marche, les plus aisés tombent de leurs piédestaux, que ce soit financièrement ou familialement parlant, sans que ceux « d’en dessous » n’en tirent le moindre avantage. Les hommes souffrent, de tous leurs défauts, mais aussi de choses sur lesquelles ils n’ont au fond que très peu d’incidence. Un film sur la condition masculine à la fin d’une séquence sociale dorée, et l’amitié.

Du silence et des ombres de Robert Mulligan (1962)

25 films du silence et des ombres 1962

Considéré outre-Atlantique comme l’un des meilleurs films de tous les temps (le personnage campé par Gregory Peck ayant même été désigné plus grand héros du cinéma au XXe siècle), le contexte politique des sixtees dans lequel il est sorti y est pour beaucoup : la condition des personnes noires et la ségrégation qu’ils subissent sont peu à peu en train d’être remises en cause. Cette adaptation de roman a une construction étrange, qui en fit une de ses faiblesses, faiblesse qui pour les critiques français les amena à conclure qu’il était surcoté aux USA pour des raisons d’identification et d’idéologie. Le film commence par nous plonger dans l’enquête menée par trois enfants, un frère et une sœur, secondés d’un ami, au sujet d’une des maisons de leur quartier, d’où semble émaner d’étranges phénomènes. Avant que cette intrigue se trouve brutalement suspendue pour suivre l’histoire centrale du film, celle du combat mené par un avocat blanc (le père de deux enfants) pour sauver, au mieux, de la prison à perpétuité, au pire, de la peine de mort (et l’on ne vous spoilera pas la décision du jury), un jeune homme noir, accusé de meurtre, quand bien-même les preuves semblent manquer. Dans le dernier quart d’heure du film, après la fin du procès, l’enquête des enfants refait surface comme s’il n’y avait pas eu d’interruption. Cette construction maladroite est quelque peu décevante, mais le film dispose tout de même de qualités indéniables, tant sur ce dont il traite que comment il le traite qui creusent sa profondeur et nous interrogent si bien sur la société qu’elle décrit ; au travers de deux histoires vécus par deux prismes singulièrement différents ; l’une, d’un point de vue adulte, sur un sujet de société récurrent et sensible, l’autre, de celui d’enfants, avec toute l’imagination dont ils font preuve ; qu’il n’en reste pas moins un film poignant et marquant.

Douze hommes en colère, de Sidney Lumet (1957)

25 films 12 hommes en colère 1957

Ici, une nouvelle fois, la condition des personnes noires et le racisme est au cœur de ce film, dont l’intrigue est similaire à celle de « Du silence et des ombres ». Alors qu’un adolescent noir est accusé de meurtre, et que, contrairement à « Du silence et des ombres », le jury a à sa disposition des « faits » accablants, qui le persuadent de sa culpabilité, le personnage interprété par Henry Fonda, membre du jury, va partir d’un principe simple mais au combien efficace scénaristiquement. Au moment où le jury se réunit pour délibérer et que tous, pensant en avoir assez vu et entendu pour condamner le jeune homme et pressés de vaquer à leurs occupations, le héros interrogent ses camarades : la tâche dont ils doivent s’acquitter et qui causera l’emprisonnement ou la mort du prévenu n’est-elle pas assez importante pour qu’ils prennent la peine de discuter quelques minutes de l’affaire ? Commence alors une analyse, plus qu’animée, des faits dont ils ont connaissance et la découverte, par la simple réflexion logique, d’autres éléments. Un duel entre le camp du « coupable » et celui du « non-coupable » s’engage entre ces douze hommes qui ne se connaissent pas. Un huis-clos intense et percutant.

Le salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot (1953)

25 films le salaire de la peur 1953

Un classique français parmi les classiques. Dans une colonie française, quelques francophones, misérables, baroudeurs, s’engagent dans un long voyage en camion d’une matière très dangereuse. Les tandems rivalisent dans chaque camion.  Une course contre la montre, la mort et les autres se met en place, avec son lot de comportements immoraux et misérables stimulés par la volonté de finir ce voyage, non pas seulement premiers, mais vivants, et l’argent en jeu. Un périple dangereux, mené par le duo Charles Vanel / Yves Montand qui nous fait réaliser que nombre d’attitudes qui nous paraissent inhumaines sont en vérité caractéristiques de l’être humain.

Boulevard du crépuscule de Billy Wilder (1950)

25 films boulevard du crépuscule 1950

L’œuvre la plus réussie sur l’enfer narcissique que constitue Hollywood 

Ainsi présentait ce film la BBC en 2003, lors de la sortie de sa version numérisée. Comment ne pas mettre dans ce classement un morceau de cinéma qui traite, avec tant d’intelligence, de cinéma ? Boulevard du crépuscule nous plonge dans la douleur quotidienne, à travers le personnage de Norma Desmond, de ces acteurs qui n’ont pas su rebondir avec l’avènement du cinéma parlant. Comment cette première génération de stars hollywoodiennes révérées, idolâtrées pendant des années ont vu leurs carrières s’effriter, les amis se raréfier, les fans les faire passer, justement en les oubliant, à la postérité si tôt, si jeunes que leurs vies, qu’elles ont donné à la célébrité et au 7e art, n’ont plus aucun sens. Surtout, comment ces icônes déchues et brisées sont constamment tiraillées entre une volonté de briller de nouveau, le difficile aveu que s’ils souhaitent un come-back, c’est à elles, autrefois sollicitées, d’aller quémander auprès des studios, et leur rancœur, voire leur aversion pour ce cinéma parlant à qui ils doivent ce « crépuscule » mais avec lequel ils n’auront pas le choix de composer dans l’espoir que la lumière se rallument sur elles. Le tout servi par une Gloria Swanson, qui, à l’instar de son personnage (et ce n’est qu’un hasard, Swanson n’étant pas le premier choix de Billy Wilder), a été une vedette du cinéma muet avant d’être reléguée, avec l’arrivée du parlant, vers des rôles alimentaires, pour la télévision ou la radio. Un film qui traite et montre dans tout ce qu’ils ont de plus destructeurs comment la notoriété puis l’oubli confinent à la folie.

L’occasion de revoir, dans de courtes apparitions, et dans leurs propres rôles, de véritables stars oubliées ou qui ont dû s’adapter au parlant, telles que Buster Keaton ou Cecil B. DeMille. Et deux mentions honorables au cinéaste Erich von Stroheim, lui aussi légende du cinéma muet et à cette dernière réplique devenue l’une des plus célèbres d’Hollywood, prononcées par le personnage de Norma Desmond (à un moment inattendu que l’on ne spoilera pas non plus) :

« Très bien, M. DeMille. Je suis prête pour mon gros plan »

Citizen Kane d’Orson Welles (1941)

25 films Citizen Kane 1951

L’indétrônable film d’Orson Welles fait partie de tous les classements des meilleurs films de tous les temps, pour tellement de raisons qu’il serait difficile de commencer à les détailler sans y consacrer dix pages. Retenons avant tout que Citizen Kane est peut-être le premier film « culte » parlant à avoir autant rayonné dans le monde entier, tant pour sa contribution à la technique cinématographique que pour le portrait scénaristique de l’envers du rêve américain, celui qui permet de s’élever socialement comme Monsieur Kane (interprété par le touche-à-tout Orson Welles, monstre de charisme). Mais à quel prix ? Un film que l’on peut tous résumer par un petit mot, si énigmatique : « Rosebud ».

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